Le Dr Diawara, un médecin aux avant-postes de la crise humanitaire au Mali

Le Dr Diawara, un médecin aux avant-postes de la crise humanitaire au Mali

Ménaka, Mali – « Un patient est un patient », déclare le Dr Mahamadou Diawara. « Notre travail, c’est d’aller là où les gens sont et ont besoin d’aide sanitaire. »

Pour le Dr Diawara, chirurgien déployé par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) dans l’extrême Est du Mali, ce dévouement à atteindre les patients où qu’ils se trouvent s'est étendu à de nombreuses personnes vivant dans des conditions de crise.

Aucune communauté n'est trop éloignée pour recevoir les soins du médecin. Lorsqu’il a été confirmé que des personnes déplacées se regroupaient dans les environs du village Essakane, à plusieurs dizaines de kilomètres de Ménaka, le Dr Diawara s’est résolu à remonter dans une pirogue les terres inondées par les récentes pluies, puis à marcher sur trois kilomètres dans la brousse détrempée.

« Par la route, c’était trop dangereux », explique-t-il. « J’ai pris contact avec les leaders locaux pour évaluer la situation sécuritaire et, en accord avec la direction générale de la santé, j’ai pu y aller. »

Le Dr Diawara est aux avant-postes de la crise humanitaire à laquelle le pays, et plus largement la région du Sahel, fait face. Ces derniers mois, des affrontements entre groupes armés ont accentué l’insécurité dans la région, provoquant d’importants déplacements de population.

Dans le Sahel, les besoins humanitaires dus aux conflits armés, à la sécheresse, aux maladies et à l’instabilité politique sont aggravés par des niveaux élevés d’insécurité alimentaire affectant plus de 34 millions de personnes. En réponse, l’OMS a mis en place une riposte renforcée dans les six pays les plus affectés, dont le Mali, pour fournir des services de santé essentiels aux populations.

En 2012, le Dr Diawara et son équipe ont sillonné la région de Tombouctou, en proie à des affrontements armés, pour s’assurer que les services de vaccination étaient opérationnels. Puis, après plusieurs années à Gao, dans l’Est du pays, le Dr Diawara a demandé à être affecté à Ménaka, une région près de la frontière avec le Niger où plus de 25 500 personnes déplacées internes vivent ainsi au sein de six sites dans des conditions précaires et avec un accès limité aux services de soins de santé.

Formé à intervenir dans un contexte de crise humanitaire, le Dr Diawara et ses deux autres collègues déployés à Ménaka – un épidémiologiste et un psychologue – contribuent à renforcer la détection précoce des alertes épidémiques, à investiguer les cas suspects sur le terrain, et à faire analyser des échantillons prélevés sur des patients. Ils aident aussi à coordonner les interventions des partenaires en matière de santé, à collecter et à gérer les informations de santé publique, à assurer un soutien psychosocial aux familles déplacées, et à approvisionner en médicaments et équipements sanitaires les structures de santé de la région.

Avec le soutien de l’OMS, les quatre districts sanitaires de Ménaka disposent désormais de cliniques mobiles, qui ont offert des consultations à plus de 12 200 personnes et permis d’effectuer des vaccinations de routine pour plus de 2 000 enfants. Des relais communautaires formés par l’OMS ont aidé à sensibiliser leurs communautés aux maladies évitables par la vaccination.

« Le Dr Diawara est le premier à être venu pour nous demander quels étaient nos besoins sanitaires », se souvient Outa ould Badi, un père de trois enfants installé dans un site de personnes déplacées, près du village d’Essakane. Ce jour-là, le médecin a acheminé six enfants en état de malnutrition sévère vers l’unité de récupération et d’éducation nutritionnelle intensive. 

Formé à la chirurgie de guerre, le Dr Diawara soigne parfois des blessés par balle et opère des appendicites et des péritonites.

« Une fois, j’ai réussi à sauver une maman et son enfant en effectuant une césarienne », dit-il. « C’était compliqué, mais la patiente ne pouvait pas être évacuée à cause de l’insécurité sur la route. »

« La présence des médecins d’appui dans les zones affectées par la crise humanitaire est précieuse pour les populations et permet, même dans un contexte fragilisé, de renforcer les systèmes de santé », souligne le Dr Christian Itama, Représentant de l’OMS par intérim au Mali.

Dans quelques mois, le Dr Diawara pourra rentrer à Bamako pour se reposer quelques jours et profiter de ses trois enfants qu’il n’a pas vu depuis longtemps. N’a-t-il jamais peur ?

« Bien sûr que si, mais l’essentiel est de rester concentré sur notre mission : aider les gens. »

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